Eguisheim, le 03.10.24
Les années se suivent sans se ressembler. Le millésime 2024 est marqué par une pluviométrie très importante, des vendanges humides et donc, une belle surcharge de travail.
Il a fallu traiter, effeuiller, ébourgeonner, palisser rapidement pour permettre une bonne aération du plan de palissage. Et, comme la vigne pousse sans cesse, recommencer à nouveau. Tout ça pendant 12 semaines, de mai à fin juillet.
Là, il faut remercier toute l’équipe, Camille, Christian, Christophe, Guillaume, Lisa, Maxime, Véronique sans le professionnalisme desquels il n’aurait pas été possible de sauvegarder cette récolte.
Nous n’avons jamais été aussi nombreux que cette année, n’avons jamais eu tant de passages dans les vignes que durant cette saison viticole. Qui aura été éprouvante de bout en bout. Et nous y sommes parvenus !
Les vendanges commencèrent le 29 Aout, et ne sont pas achevées à ce jour. Elles sont difficiles, il faut arbitrer comme les alpinistes, en fonction des possibilités météorologiques et humaines. On est, somme toute, toujours un peu sur la crête dans ce métier.
Enfin, s’il faut un but, le mien est de réaliser chaque année le meilleur vin de la façon la plus honnête possible. Cela dit, les conditions propres à amener ce résultat demandent chaque année plus d’énergie pour être réunies.
Il y a des contingences climatiques auxquelles nous faisons face. Le réchauffement en Europe de l’ouest, pourrait bien être un refroidissement. Si le courant océanique Gulf Stream s’arrête. Aujourd’hui, ce qui est sûr, c’est que les vents d’altitudes responsables des alternances climatiques (les courants jets), sont globalement moins rapides, générant ainsi des périodes plus longues d’un même climat. Les fameux « dômes de chaleur », ou au contraire des dépressions stagnantes sur la même aire géographique. Pour nous, prosaïquement, c’est soit beaucoup trop chaud soit beaucoup trop mouillé…
Aussi, sur cette proposition tarifaire, vous trouverez pour l’essentiel des vins du millésime précédent, 2023. Un millésime sec avec des maturités physiologiques relativement précoces et des degrés alcooliques modérés. En effet, les périodes de sécheresse marquent un arrêt physiologique, donc une accumulation des sucres dans les baies retardées. Voire, dans le pire des cas, un arrêt total du fonctionnement de la plante, qui se met en dormance pour assurer sa survie.
Commencé le 28 aout par des parcelles de crémant de Turckheim, nous avons terminé la vendange le 13 octobre avec les rieslings du Hengst. Les équilibres sont délicats, entre fraicheur et finesse. Des vins au potentiel de garde certain. Mais dont la spontanéité fera le charme dans les mois à venir.
Je recommande particulièrement « Pfersigberg sur peaux 2022 », un blanc de macération à considérer comme un rouge. C’est un vin puissant mais élégant, avec beaucoup de finesse.
Enfin, si vous souhaitez nous rendre visite, merci de prendre rendez-vous.
Nous profitons de cet envoi pour vous souhaiter le meilleur dans cette période de fin d’année à venir.
Bien cordialement
Denis